La première expérience sexuelle reste un moment marquant pour la majorité d’entre nous. La société véhicule encore souvent l’idée que ce moment « spécial » devrait idéalement avoir lieu dans le cadre d’une relation amoureuse et stable pour être pleinement apprécié. Or, les choses ne se passent pas toujours ainsi. De nos jours, l’avènement des sites et applications de rencontres, l’ouverture accrue autour des questions de sexualité, font que de plus en plus de jeunes choisissent d’avoir leur première fois avec un plan cul, et non un ou une partenaire « officiel(le) ».
Derrière cette tendance se cachent de multiples motivations, souvent complexes. La première fois relève aussi bien de considérations d’ordre pratique (besoins physiques, pression sociale…) que de l’intime, de la quête personnelle. Avant tout, une telle décision, qu’elle soit aisée ou tourmentée, constitue un acte de prise en main de sa vie sexuelle et un défi à certains codes établis.
Comprendre les enjeux d’une première expérience sexuelle par le biais d’un plan cul nécessite donc de prendre en compte plusieurs dimensions…
Les motivations pratiques derrière le choix d’un plan cul
Si l’on s’intéresse aux raisons « terre-à-terre » qui poussent une partie de la jeunesse à opter pour un plan cul plutôt qu’un ou une petit(e) ami(e) lors de la première fois, plusieurs explications se dessinent :
Assouvir simplement une pulsion physique
Pour commencer, il y a l’idée, particulièrement présente chez certains jeunes hommes, de considérer la sexualité comme un besoin primaire à assouvir. Dans ce cas de figure, trouver un ou une partenaire sexuel(le) est avant tout une question d’optimisation : on veut aller droit au but, éviter les complications. La période de l’adolescence s’accompagne d’impulsions sexuelles nouvelles, parfois débordantes, que l’on cherche à calmer. Le plan cul offre alors un exutoire simple et rapide à ce besoin. Rassasié, on peut passer à autre chose.
Sortir du statut angoissant de puceau/pucelle
En lien avec le point précédent, le choix d’un plan cul peut résulter d’une volonté de se « débarrasser » rapidement de son statut de puceau ou pucelle jugé pesant. En particulier chez les garçons, être toujours vierge à un « certain âge » devient une source d’embarras, voire de honte. Dans certains groupes de pairs, le fait de n’avoir « jamais fait l’amour » en fait un sujet de railleries. On peut alors être tenté de sauter le pas au plus vite avec le ou la premier(e) venu(e), juste pour pouvoir dire « je ne suis plus puceau ». La valeur de l’acte en lui-même importe finalement peu ici.
Répondre aux attentes de la société
Sur un plan plus général, le choix du plan cul lors de la première fois peut s’expliquer par une forme de conformisme social. La sexualité précoce, voire la « hypersexualisation », tendent à être érigées comme normes, en particulier chez les plus jeunes. Dans ce contexte, rester vierge apparaît presque comme « anormal ». La pression du groupe, le sentiment de « passer à côté de quelque chose », la peur d’être décrété(e) « coincé(e) » sont autant de facteurs qui poussent à franchir le pas, peu importe les conditions.
Les motivations intimes : de la quête de plaisir au besoin affectif
Si les motivations « terre-à-terre » ont leur importance, elles ne permettent pas à elles seules de saisir toute la complexité des raisons pour lesquelles des jeunes choisissent (et non subissent) l’option du plan cul pour une première fois. Des facteurs plus intimes, en lien avec la construction psychologique et affective de chacun, sont également à prendre en considération.
L’attrait de la transgression
Tout d’abord, le recours au plan cul peut procéder d’une volonté de transgresser un certain ordre moral : celui qui veut que la sexualité n’ait de sens et de valeur qu’au sein d’une relation amoureuse exclusive et durable. Pour certains jeunes en construction, il y a quelque chose d’excitant à aller à rebours de ce modèle traditionnel, à explorer sa sexualité de manière « libre » en dehors du cadre du couple. C’est aussi l’affirmation d’une forme de liberté individuelle et d’indépendance vis-à-vis des normes établies.
Aller à la rencontre de soi
Plus profondément, le plan cul inaugural peut relever d’une démarche d’exploration de soi et de son rapport au plaisir. Loin des représentations traditionnelles, la sexualité est de plus en plus vécue, chez les jeunes générations, comme une composante essentielle de l’épanouissement personnel. Il s’agit d’une faculté à cultiver, d’un langage corporel et sensitif à apprivoiser pour se (re)découvrir soi-même : ses zones érogènes, ses préférences, ses limites… À cet égard, le plan cul offre un espace de liberté propice à l’expérimentation.
Répondre à un manque affectif
Enfin, dernier aspect à ne pas négliger : le recours au plan cul, à défaut d’une relation amoureuse stable, peut correspondre chez certains jeunes à une façon de combler un vide affectif. Derrière l’apparente désinvolture vis-à-vis du sexe se niche parfois un profond besoin de contacts physiques, de reconnaissance et d’estime de soi. Le ou la partenaire sexuel(le) devient alors une sorte de substitut temporaire à l’amour. Cet usage « palliatif » de la sexualité demeure néanmoins fragile et potentiellement déceptif sur le long terme.
S’affranchir des injonctions : une forme d’émancipation ?
Bien souvent, le choix délibéré du plan cul pour une première fois s’inscrit dans une démarche d’émancipation individuelle vis-à-vis de certaines injonctions sociales tenaces concernant la sexualité. En effet, malgré une apparente évolution des mœurs, plane encore l’idée répandue que « la première fois » serait un moment presque « sacré », qui doit rester unique et avoir lieu dans un contexte amoureux idéalisé.
Dédramatiser la première expérience sexuelle
Or, cette conception romantique de la défloraison peut engendrer une pression considérable, de l’ordre de la performance, et gâcher l’expérience. Parce qu’elle prend le contrepied de cette vision, l’option du plan cul permet de dédramatiser la première fois, de la rendre plus « légère » en la délestant des attentes sociales qui pèsent sur elle. L’absence d’engagement sentimental donne une plus grande latitude pour appréhender ce moment crucial à son propre rythme, selon ses envies.
Se réapproprier son corps et ses choix
Plus largement, recourir à un plan cul, c’est reprendre le contrôle sur sa vie sexuelle naissante : au lieu de se conformer au modèle bien-pensant de la définition classique, on affirme par cet acte son autonomie, la primauté de ses désirs propres face aux discours moralisateurs. C’est aussi une façon de contester certaines formes de sexisme ordinaire, qui voudraient par exemple que les filles doivent « préserver leur vertu » tandis que les garçons pourraient assouvir leurs pulsions à loisir.
Bref, en filigrane de la décision du plan cul se niche peut-être, chez certains, la volonté assumée de se positionner comme sujet désirant et non plus seulement comme objet de désir ou de jugements normatifs.
Risques et déconvenues : savoir de quoi l’on parle
Pour autant, aussi libératrice soit-elle en théorie, l’option du plan cul pour une première fois ne va pas non plus sans son lot de dangers et de déceptions potentielles qu’il convient d’appréhender en connaissance de cause avant de se lancer. Excitante sur le papier, la réalité du terrain peut s’avérer bien moins reluisante si l’on n’y prend garde.
Attention aux risques physiques
Sur un plan strictement physique d’abord, le sexe non protégé avec un(e) parfait(e) inconnu(e) fait courir le risque de contractions d’infections sexuellement transmissibles (IST) parfois graves si l’on n’y prend pas garde : chlamydia, gonorrhée, syphilis, hépatite B, VIH… Autant de menaces bien réelles à considérer avant de sauter le pas, en particulier lors d’une première fois où l’on est encore novice en la matière. Le port du préservatif s’impose donc de facto, qu’il s’agisse d’un plan cul ou non.
Méfiance vis-à-vis des violences sexuelles
S’ajoute à cela, chez les jeunes femmes, le risque majeur de subir une agression sexuelle ou un viol de la part d’un partenaire trop entreprenant ou carrément malintentionné. En situation de plan cul, l’absence de véritable relation interpersonnelle préalable rend la frontière entre rapport consenti et rapport imposé plus fragile. Une grande vigilance s’impose pour déceler tout comportement abusif avant qu’il ne soit trop tard. Le « non », à tout moment, doit primer.
Attention aux risques psycho-émotionnels
Au-delà de ces risques purement physiques, s’engager sur la voie du plan cul lors de sa première fois n’est pas non plus sans danger sur un plan psycho-affectif. Car malgré les apparences et le discours de maîtrise de soi, il n’est jamais facile pour un(e) jeune néophyte d’entrer dans la sexualité « par la grande porte », en faisant abstraction de tout lien sentimental. Les conséquences peuvent se révéler sévères…
Sensation de vide et perte de repères
Ainsi, juste après l’acte, c’est parfois la désillusion qui domine : loin de l’extase et du feu d’artifice fantasmés, on peut ressentir un profond sentiment de vide, de tristesse, voire de honte de s’être ainsi « donné(e) » à quelqu’un qu’on connaît à peine. Surtout si l’expérience en elle-même s’est avérée décevante (rapport douloureux ou bâclé…). Les repères affectifs s’en trouvent ébranlés.
Risque de dévalorisation de soi
Être ainsi « jeté(e) » dans la sexualité adulte sans filet relationnel solide peut également miner l’estime de soi naissante et fragiliser psychologiquement. On ressort de l’acte avec le sentiment de ne pas avoir été « à la hauteur », de s’être conduit(e) avec légèreté, ou encore avec celui d’avoir été « utilisé(e) » comme un vulgaire objet sexuel dont on se défait aussitôt après usage. Autant d’affects négatifs qui laissent des traces.
Risque de dépendance affective
À l’inverse, il arrive parfois qu’à la faveur de ce premier contact physique intense on en vienne à idéaliser son partenaire d’un soir et à tisser un lien émotionnel fort avec lui ou elle a posteriori, qu’il ou elle ne partage pas forcément. Cette dépendance affective à sens unique ouvre alors la porte à de profondes déceptions et souffrances si l’autre coupe les ponts.
Comment bien préparer sa première fois en plan cul ?
Face à ce panorama bigarré, avec son lot d’aspects excitants mais aussi de grandes marges d’ombre qu’il serait imprudent d’éluder, une interrogation demeure : comment bien se préparer pour aborder du mieux possible ce moment délicat qu’est la première fois en plan cul ? Quelques repères et bonnes pratiques peuvent être suggérés pour maximiser les chances de vivre cette expérience de manière sereine et épanouissante…
Ne pas se forcer à tout prix
D’abord et avant tout, il importe de garder à l’esprit que, en dépit d’une certaine pression sociale, personne n’est tenu(e) de « perdre sa virginité » à une période donnée de la vie, que ce soit avec un(e) petit(e) ami(e) ou via un plan cul. Autrement dit : même si l’envie est là, inutile de vouloir brûler les étapes si on ne se sent pas prêt(e) ; mieux vaut attendre le bon moment / partenaire que se forcer la main.
Bien choisir son ou sa partenaire
Cela étant posé, quand le désir de passer à l’acte est bel et bien présent, tout l’enjeu va être de dénicher la perle rare parmi les candidat(e)s potentiel(le)s à un plan d’un soir. Autrement dit quelqu’un avec qui on se sent bien. Beaucoup utilisent un site de plan cul fiable pour trouver des partenaires et préparer doucement sans forcer la première rencontre.
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